HOMELIE DIMANCHE DE LA MISÉRICORDE
références lectures de la messe: https://www.aelf.org/2021-04-11/romain/messe
Comme chaque année, 8 jours après pâques nous entendons le célèbre récit de l’apparition de Jésus qui a eu lieu 8 jours après pâques. Beaucoup de français se réclament comme Thomas : « si je ne vois pas, je ne crois pas ». Mais justement, dans l’évangile Thomas est présenté comme l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire ! Jésus lui répond : heureux ceux qui croient sans avoir vu ! Je vous renvoie à ce que je vous ai prêché à d’autres occasions sur la foi, cette certitude intérieur qui nous fait percevoir les choses invisibles.
Pour éveiller la foi de Thomas, Jésus a gardé les plaies de ses mains, ses pieds et son côté, même après sa résurrection. Dans son corps de ressuscité il n’a pas voulu garder toutes ses blessures mais seulement celles qui lui falaient pour éveiller la foi de Thomas. La bible nous dit que Jésus en croix ressemblait plus à un ver qu’à un homme, et ce n’est pas le cas de Jésus ressuscité.
Quand nous nous rapprochons de Dieu, Il y a des blessures de notre histoire que Dieu guérit, et d’autres, qu’il transforme en plaies glorieuses, comme les siennes. C’est à dire, des blessures qui ne guériront pas complétement parce qu’elles sont source de guérison pour un autre.
Saint Jean Bosco est un exemple de blessure glorieuse. Le traumatisme de son enfance a consisté à perdre son papa quand il avait 5 ans. Il a fait partie de ces nombreux orphelins de la révolution industrielle qui ont grandi dans la misère la plus absolue. Plus tard il est devenu prêtre et il s’est consacré à créer des orphelinats et des écoles d’apprentissage pour tous ses enfants de la rue. Il a donné à d’autres orphelins ce qu’il aurait voulu avoir lui-même. Son manque de père, il l’a transformé en blessure glorieuse en devenant lui-même le papa de ceux qui n’en ont pas.
La 1ère lecture d’aujourd’hui nous parle des débuts de l’Église, qui est née pour poursuivre l’œuvre de guérison de Jésus. Jésus a soulagé toutes les formes de souffrance et l’Église continue cette mission depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui en passant par Don Bosco, mère Theresa et plein d’autres.
Tout était contenu dans cette phrase de Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui : « Comme le père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ».
Jésus a transmis sa mission à l’Église pour guérir les blessures du corps, mais surtout celles de l’âme. Rappelez-vous l’homélie de pâques la semaine dernière : la santé du corps ne durera pas plus d’un siècle tandis que la santé de l’âme c’est pour l’éternité !
Jésus poursuit son mot d’ordre en rajoutant : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ». Ce pouvoir de remettre les péchés que Jésus donne aux apôtre le soir de pâques, il se transmet d’évêque en évêque jusqu’à aujourd’hui.
Jésus vient de payer le prix de nos péchés à la croix. On en avait parlé le dimanche des rameaux. Personne n’est assez parfait pour mériter le paradis. Mais c’est Jésus qui vient de le mériter pour nous, qui a payé pour nos péchés comme si c’étaient les siens. Pour recevoir son pardon nous n’avons pas besoin de le mériter mais seulement de regretter sincèrement nos péchés.
Mais pourquoi Jésus souhaite que cette Miséricorde soit administrée par l’Église ? Pourquoi il demande aux apôtres et à leurs successeurs de remettre les péchés des gens ? pourquoi on ne peut pas se confesser directement à Dieu ?
Parce que le pardon de nos péchés lui a coûté très cher et il ne veut pas le réduire à un sentiment subjectif, individualiste. Dans les religions qui n’ont pas une démarche de pénitence objective et validée par une autorité, certains vivent dans l’angoisse de se demandent s’ils ont fait assez pour être pardonnés, et d’autres vivent dans le relativisme en se disant que Dieu leur pardonnera de toute façon quoi qu’ils fassent. Personne ne peut être son propre juge pour évaluer si son regret des péchés est assez sincère ou non.
Si vous faites du mal à quelqu’un, pour lui prouver votre regret, vous chercherez à lui faire plaisir. Ce n’est pas à vous de décider de quelle façon l’autre doit vous pardonner. C’est à la personne qui a été offensée, de dire comment on peut réparer le mal qu’on lui a fait. Si vous offensez Dieu s’est à Dieu et ne pas à vous de décider par quelle démarche vous pouvez-vous réconcilier avec lui.
Pour nous prouver que nous regrettons nos péchés et pour concrétiser notre désir de conversion, il faut accepter de suivre une démarche que nous n’avons pas choisi, qui nous est imposée par Dieu, à travers la personne à qui Jésus a donné ce pouvoir.
Jésus en ce jour fonde l’Église parce que nous sommes des êtres sociaux et nous avons besoin de vivre la foi avec d’autres personnes. Mais malheureusement l’Église n’est pas toujours à la hauteur de la sainteté que Jésus veut lui donner. Nos péchés ont rendu l’Église pécheresse, et c’est dans l’Église que Dieu veut nous donner son pardon.
Le jour du baptême on reçoit ce pardon des péchés. Il crée comme un point de restauration dans notre âme auquel on pourra revenir après avoir commis d’autres péchés.
Jésus lui a donné pouvoir aux successeurs des apôtres pour choisir la démarche par laquelle on retrouve le pardon reçu au moment du baptême. L’expérience des siècles a prouvé à l’Église que le plus libérateur c’est la confession individuelle.
Le pécheur repenti a besoin d’être écouté et d’entendre une autorité religieuse lui dire qu’il est pardonné, ne pas parce qu’il l’a mérité, mais parce qu’il a prouvé sa contrition en faisant la démarche qui lui a été demandé.
Nombreuses sont les personnes dont la vie a été transformée après une confession, mais si ce n’est pas votre cas ne l’oubliez jamais : heureux surtout, ce qui croient à cela sans l’avoir vu !
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