Homélie Pentecôte 2019
Mes chers frères et sœurs, Bonne fête de la Pentecôte !
La pentecôte est une fête d’avant Jésus Christ, avant d’être la fête de l’Esprit Saint c’était l’anniversaire du jour où Moïse a reçu la Loi de Dieu sur le mont Sinaï : les 10 commandements.
C’est très parlant que l’Esprit Saint soit donné à l’Église ce jour-là parce que cela accomplit les prophéties de Jérémie et d’Ézéquiel sur la loi nouvelle inscrite dans nos cœurs. Jusque-là, la loi de Moïse était vécue comme un fardeau, un ensemble de normes qu’on n’arrive pas à pratiquer. Bcp vivent la religion comme un ensemble de règles pénibles qu’il faut obéir à contrecœur.
Quand l’Esprit Saint entre dans un cœur, il l’enflamme d’amour. Ce cœur n’a plus besoin qu’on lui interdise le péché. Il est tellement fasciné par Dieu qu’il n’a qu’une envie : aimer Dieu et son prochain.
« Quand arriva la Pentecôte, (c’est à dire aujourd’hui), les apôtres se trouvèrent réunis tous ensemble », et soudain, la promesse de Jésus s’accomplit. Un grand bruit, coup de vent, langues de feu... ils furent remplis d’Esprit Saint et se mirent à prophétiser !
Nous sommes au cinquantième jour après pâques. Il y a 50 jours ils étaient enfermés dans le Cénacle par peur des juifs et Jésus Ressuscité leur fut apparu. Aujourd’hui ils n’ont plus peur de rien. L’Esprit Saint leur donne la force de témoigner jusqu’à la mort.
Ils ont une telle foi et docilité à l’Esprit Saint que Dieu confirme leur prédication par des miracles, guérisons, prophéties et d’autres charismes.
Vous connaissez la suite de l’histoire. Ils vont répandre partout le christianisme. Les romains vont les torturer en public dans les cirques mais il n’y a rien à faire. En 4 siècles tout l’empire deviendra chrétien. Et encore aujourd’hui le même Esprit Saint donne la force à des milliers de martyrs qui se font massacrer dans les pays islamistes ou communistes.
Et voilà que notre Europe est à nouveau déchristianisée comme aux premiers siècles, et ce dont l’Église a le plus besoin en ce moment c’est d’une nouvelle Pentecôte... eh bien, figurez-vous que cette nouvelle Pentecôte est arrivée !
Les miracles et manifestations de l’Esprit Saint dont il est question dans les actes des apôtres, ont toujours existé dans l’Église, chez les grands saints. Mais au 20ème siècles ces expériences sont devenus bcp plus fréquentes et elles ne sont plus réservées à des grands saints.
Jean-Paul II appelait ce phénomène « le renouveau charismatique ». Il le définissait comme un événement ou courant de Grace qui rajeunit l’Église et qui lui redonne la vigueur de la Pentecôte.
Voilà le Témoignage de Patti Mansfield, qui a connu les débuts du Renouveau dans l’Église catholique :
On me demande fréquemment si je ne me lasse pas de raconter l’histoire du Week-end de Duquesne. Cela ne m’arrive jamais, parce que c’est une histoire d’amour, l’histoire de la réponse pleine de grâce et extraordinaire de Dieu à la prière de quelques personnes très ordinaires.
Quelques jours avant la retraite, je me suis agenouillée dans ma chambre et j’ai prié : « Seigneur, je crois que j’ai déjà reçu ton Esprit au baptême et à la Confirmation. Mais s’il est possible que ton Esprit soit davantage à l’œuvre dans ma vie qu’il ne l’a été jusqu’à maintenant, je le veux ! » La réponse à ma prière n’allait pas se faire attendre. (Je vous invite à faire cette prière aujourd’hui. Je continue :)
Vendredi soir nous avons eu une méditation sur la Vierge Marie et un temps de confession. Samedi une protestante amie de nos professeurs vint nous parler de la Pentecôte.
Samedi soir, il était prévu, pour quelques-uns des membres, de fêter un anniversaire, mais il y avait des absents dans le groupe. Je déambulai jusqu’à la chapelle à l’étage, non pour prier mais pour dire aux étudiants qui étaient là de descendre pour la fête. Toutefois, en entrant et en m’agenouillant en présence de Jésus dans le Saint-Sacrement, je me mis littéralement à trembler avec un sentiment de stupeur devant sa majesté. Je sus de manière irrésistible qu’il était le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs. Je pensai : « Tu ferais bien de sortir d’ici rapidement avant qu’il ne t’arrive quelque chose… » Mais, dominant ma crainte, j’avais un plus grand désir de m’abandonner inconditionnellement à Dieu.
Je priai : « Père, je te donne ma vie. Quoi que tu me demandes, je l’accepte. Et si cela signifie la souffrance, je l’accepte aussi. Apprends-moi seulement à suivre Jésus et à aimer comme il aime. » Aussitôt après, je me suis retrouvée à plat ventre, le visage contre le sol et inondée d’une expérience de l’amour miséricordieux de Dieu, un amour totalement immérité, mais donné sans mesure. Oui, ce qu’écrit saint Paul est vrai : « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint. » C’était comme si j’avais voulu mourir pour être avec Dieu. La prière de saint Augustin résume mon expérience : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi. »
J’aurais aimé savourer sa présence, mais je sus que si moi, qui ne suis pas quelqu’un d’extraordinaire, je pouvais faire ainsi l’expérience de l’amour de Dieu, n’importe qui sur la terre le pouvait aussi.
Je descendis en courant dire au chapelain ce qui s’était passé et il dit que David Mangan s’était trouvé dans la chapelle avant moi et avait rencontré la présence de Dieu de la même manière. Deux filles me dirent que mon visage rayonnait et voulurent savoir ce qui s’était passé.
Dans l’heure qui suivit, Dieu attira souverainement un grand nombre d’étudiants dans la chapelle. Certains riaient, d’autres pleuraient. Certains priaient en langues, d’autres (comme moi) eurent une sensation de brûlure qui courait le long de leurs mains.
Oui, il y avait une fête d’anniversaire cette nuit-là, Dieu l’avait prévue dans la chapelle de la chambre haute. C’était la naissance du Renouveau charismatique catholique !
À notre retour sur le campus, nous fîmes sensation. Un ami me dit : « Patti, si je ne te connaissais pas aussi bien, je dirais que tu es ivre ! » Comme les apôtres après la Pentecôte, nous ne pouvions pas nous empêcher de parler de ce que nous avions vu et entendu. Nous étions littéralement tombés dans les dons charismatiques tels que la prophétie, le discernement des esprits et la guérison. L’un de nos professeurs témoigna auprès de ses amis à l’Université Notre Dame et à celle de Michigan State en ces mots : « Je n’ai plus besoin de croire en la Pentecôte. Je l’ai vue ! » Au cours de ces quarante dernières années, la grâce de cette nouvelle Pentecôte s’est répandue d’une poignée d’étudiants au Week-end de Duquesne jusqu’à des millions de catholiques dans le monde. Pourquoi ? Parce que Dieu est déterminé à envoyer son Esprit pour renouveler la face de la terre !
Patti Mansfield en parle plus largement dans son livre « comme une nouvelle Pentecôte » préfacé par le Cardinal Suenens, que je vous conseille de lire.
C’était il y a 50 ans aux États Unis. Depuis, dans le monde entier se sont répondu les groupes de prière et communautés dites « charismatiques », qui pratiquent la louange spontanée et qui accueillent avec docilité l’effusion du Saint Esprit et ses charismes (naturels ou surnaturels).
En France le premier grand fruit du Renouveau a été la Communauté de l’Emmanuel à Paray Le Monial et plein d’autres communautés nouvelles que je ne prendrai pas la peine de citer.
L’effusion du St Esprit dont Patti témoigne, bcp de personnes ici présentes l’ont vécu, soit à Paray Le Monial, soit lors d’un weekend alpha. Si vous ne l’avez jamais vécue, je ne peux que vous y encourager.
Il s’agit de désirer ce que les apôtres ont vécu à la Pentecôte et l’accueillir quand Dieu voudra vous l’accorder. Je vous disais au début que la Pentecôte a été le passage du cœur de pierre au cœur de chair. D’une loi imposée de l’extérieur qu’on n’arrive pas à pratiquer, à une loi écrite dans notre cœur. De vivre la religion comme un fardeau, à la vie spirituelle vécue comme une aventure d’amour avec ce Dieu qui nous a fasciné.
Alors, pour terminer, je vous invite à demander cette Grâce à l’Esprit Saint. Dieu va la donner toute suite à certains, et plus tard à d’autres, mais seulement à condition que votre cœur s’ouvre maintenant pour accueillir un Dieu qui le dépasse. Prions...
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