Homélie guérison belle-mère de Pierre (Mc 1,29)
« Jésus, tout le monde te cherche ». Cette phrase que les apôtres viennent de dire à Jésus n’est pas une exagération. Tout le monde cherche Jésus ! Jésus est le messie que toute l’humanité attendait sans le savoir. Tout homme cherche Jésus, qu’il en soit conscient ou pas.
Tout homme en recherche de la vérité n’a qu’un besoin : c’est de trouver Celui qui a dit « Je suis la Vérité, je suis la Lumière du monde ». Qu’il en soit conscient ou pas.
Tout homme en recherche de bonheur n’a qu’un besoin, c’est de trouver celui qui a proclamé « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu ». Qu’il en soit conscient ou pas.
Le cœur de l’homme est assoiffé d’infini. On passe notre vie à chercher des bonheurs de plus en plus grands et on n’en a jamais assez. Et pourquoi ? parce que Dieu ne nous a pas créés pour les petites joies de la terre, mais pour le bonheur infini du Ciel. Ce n’est pas pour rien qu’on lit l’évangile des Béatitudes à la fête de la Toussaints. Parce que c’est les saints qui ont trouvé ce bonheur infini que Jésus a promis et qui est le seul à pouvoir rassasier le cœur de l’homme.
St Augustin commence le livre des confessions, son autobiographie, en disant à Dieu : « tu nous as créés pour toi et notre cœur est sans repos, tant qu’il ne demeure en toi ».
Cette vérité éclaire la première lecture de ce dimanche. Il s’agit de Job, qui est malade comme la belle-mère de Pierre, qui déprime et compare la vie à une journée d’esclave : beaucoup de travail pour très peu de salaire ! Notre cœur n’est pas fait pour les petites joies de la terre mais pour le Bonheur infini du Ciel.
Rappelez-vous la guérison du paralytique, qui se passe aussi dans la maison de Pierre. Jésus lui dit d’abord « tes péchés sont pardonnés ». Puis, il voit que les gens doutent qu’il puisse pardonner les péchés, et Jésus finit par le guérir pour éveiller la foi de tous. Mais ce qui lui intéressait c’était que son âme soit guérie du péché. Le miracle était important seulement dans la mesure où il était nécessaire pour éveiller la foi.
Dans l’évangile d’aujourd’hui Jésus guérit la belle-mère de Pierre et aussitôt elle se met au service. Elle a été guérie pour pouvoir donner le meilleur d’elle-même aux autres. Peut-être Dieu ferait plus de guérisons miraculeuses s’il savait qu’on va s’en servir pour donner le meilleur de nous-mêmes aux autres.
Des miracles il y en a toujours. Dimanche prochain c’est l’anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Lourdes, journée mondiale de prière pour les malades. En 150 ans il y a eu 69 miracles reconnus officiellement. Il y a quelques mois, j’ai demandé au médecin du sanctuaire combien de guérisons inexpliquées il y a eu mais dont on n’ose pas les reconnaître officiellement parce qu’on n’a pas accès à toutes les preuves. Il m’a répondu : 7 000 guérisons inexpliquées !
Dieu continue à faire des miracles, notamment à travers le sacrement des malades qui n’est pas réservé aux mourants. J’en connais un cas très précis d’une fille qui habite dans le coin. Mais Jésus n’en fait que dans la mesure ou ça nous approche de lui, ou ça nous permet de donner le meilleur de nous-mêmes. Il n’est pas venu nous donner le bonheur physique, ni le bonheur psychologique, mais le bonheur de l’âme. C’est ce qu’on appelle « la sainteté ».
Il ne veut pas nous donner des joies terrestres qui nous rendraient plus capricieux. De fait, quand on s’attache trop à quelque chose de terrestre, souvent on finit par la perdre pour que notre cœur ne s’attache qu’à l’essentiel. Certains malheurs qu’il permet dans notre vie, ce sont un cadeau qui peut purifier notre âme pour la rendre plus sainte, plus prête à rencontrer Dieu.
N’oubliez pas que notre vie sur terre ne durera pas plus d’un siècle normalement. Quand ça fera plusieurs milliers d’années que nous sommes au paradis, nous aurons honte de tous ses bonheurs banals dont on courrait après quand on était sur Terre.
Il y a quelques jours, nous avons fêté la Saint Jean-Bosco. Le fondateur des salésiens, et donc, de la Navarre, Bon Accueil et tant d’autres institutions éducatives. Savez-vous quel était son premier souvenir d’enfance ?
Il avait 4 ou 5 ans, et sa maman lui disait « mon petit Jean, papa vient de mourir, tu n’as plus de papa ». Voilà la blessure de sa vie. Et Comment il l’a guérie ? En devenant le papa de tous les orphelins de Turin. En pleine révolution industrielle, tous ses enfants qui vivaient dans la rue, il les a sortis de la délinquance en créant des foyers, des orphelinats, des écoles d’apprentissage, des atelier occupationnels, des patronages, etc. Et l’œuvre salésienne s’est répandue dans le monde entier en commençant par le Var.
Comme la belle-mère de Pierre qui est guérie par Jésus et qui aussitôt se met au service. Jésus nous donne ce dont nous avons besoin pour donner le meilleur de nous-mêmes à notre prochain !
Pour conclure, nous avons dans notre vie, des choses qui vont bien et des choses qui vont mal, des qualités et des défauts. Les choses qui vont mal ce sont des grâces que Dieu nous fait pour que notre cœur apprenne à n’avoir besoin de rien d’autre que de Dieu qui seul peut le rassasier. Tandis que les choses qui vont bien dans notre vie, ce ne sont pas des cadeaux que Dieu nous fait à nous, mais des cadeaux qu’il fait à notre prochain. Il nous les donne pour qu’on puisse donner le meilleur de nous-mêmes aux gens qui nous entourent.
Job disait que nous sommes sur terre pour accomplir un service, mais le plus grand serviceque nous pouvons rendre à l’humanité c’est celui dont il est question dans la 2ème lecture : malheur à moi si je n’annonce pas l’évangile. Je ne le fais pas par plaisir mais par besoin : parce que le besoin le plus profond de tout homme est de rencontrer Jésus, le messie attendu de toute l’humanité !
« Tout le monde te cherche » disaient les disciples à Jésus en parlant des habitants de Capharnaüm. Mais Jésus sait que c’est toute l’humanité qui le cherche et ne seulement le village de Pierre. Il ne restera pas dans le lieu où il est devenu une super star. Il partira annoncer la bonne nouvelle du Royaume de Dieu à toutes les autres villes. A nous de faire de même.
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