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David Homedes

Je crois à la résurrection de la chair




Homélie 3ème dim de pâques : Lc 24, 35-48

(Ac 3, 13-15.17-19) (1 Jn 2, 1-5a)

Dans leur joie ils n’osaient pas y croire. « Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi ! touchez-moi, regardez, un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »

La résurrection de la chair c’est une vérité tellement belle que certaines personnes n’osent pas y croire. C’est trop beau pour être vrai ! La vraie vie n’est pas comme les contes pour enfants. C’est surement une histoire que les curés ont inventée pour consoler les gens en deuil.

Oui, Jésus mange devant eux pour leur prouver qu’il n’est pas un esprit, qu’il est ressuscité avec son corps ! La vie éternelle qu’il veut nous donner n’est pas simplement pour notre âme au Ciel mais pour toute notre personne, y compris notre corps !

Chaque dimanche nous terminons la prière du crédo en disant « je crois à la résurrection de la chair et à la vie éternelle ». Beaucoup de chrétiens croient qu’après la mort notre âme peut aller au Ciel mais ils ont du mal à croire que cette vie éternelle est destinée aussi à notre corps, qui doit ressusciter après le jugement dernier dans le Ciel nouveau et la Terre nouvelle où Dieu aura extirpé le mal définitivement.

Ça parait tiré d’un conte de fées, mais c’est l’inverse. C’est parce que Dieu nous a créé pour la vie éternelle, le bonheur éternel, que nous rêvons tous d’une victoire définitive du bien sur le mal et que ce rêve inconscient s’exprime plus ou moins dans tous les comptes, films, légendes... ce rêve de bonheur répond à un besoin que Dieu a mis en nous parce qu’il veut le combler.

« Dans leur joie ils n’osaient pas y croire... » (Lc 24)

Marx disait que la religion c’est l’opium du peuple, qu’on devrait résoudre nos problèmes au lieu de rêver d’un au-delà différent qui n’arrivera jamais. Eh bien, si la mort nous parait insupportable, c’est parce que nous sommes faits pour la vie, justement. Si une chenilletrouve insupportable la vie de vers et rêve de voler c’est justement parce qu’elle est faite pour devenir un papillon. Ce n’est pas un caprice ! la mort nous parait insupportable parce que nous sommes faits pour la vie.


Depuis la critique de Marx, beaucoup de prêtres préfèrent prêcher l’aujourd’hui de Dieu plutôt que prêcher la résurrection de la chair, pour bien montrer que la religion n’est pas une fuite de la réalité, le rêve d’un au-delà qui ne nous engagerait pas sur le présent.

Mais l’homme qui est fait pour la vie éternelle a besoin de croire en un au-delà, et beaucoup de chrétiens se sont tournés vers les spiritualités orientales pour trouver une réponse alternative à la Résurrection, par exemple, la réincarnation.

Cette croyance est rassurante parce qu’on se dit qu’il y a plusieurs vies et que ce n’est pas grave si on rate la vie présente. Elle permet d’expliquer la souffrance : on souffre parce qu’on l’a mérité dans une vie précédente... en conséquence, les « intouchables » vivent dans la pauvreté en Inde et personne ne s’en occupe parce qu’ils « l’auraient mérité dans une vie précédente » ...

Mais Jésus ressuscité insiste bien sur le fait qu’il est glorifié avec son corps ! La bible insiste énormément sur l’importance du corps. Nous n’avons pas un corps, nous sommes un corps. Notre âme dans un autre corps ce ne serait pas nous mais quelqu’un d’autre. C’est une différence par rapport à d’autres traditions religieuses. Chez les grecs, l’âme est prisonnière d’un corps et le but c’est de s’en libérer. Mais St Paul à Athènes préféré échouer plutôt que de changer cette partie choquante de son discours qui trahirait le cœur de sa foi : Jésus est ressuscité avec sa chair !

Donc il n’est pas possible d’être chrétien et de croire que notre âme peut très bien se retrouver dans un autre corps. Le Verbe s’est fait chair pour donner une dignité infinie à la chair humaine. Notre corps est fait pour la vie éternelle !

Jésus leur montre les plais de ses mains et pieds pour qu’ils le reconnaissent. S’ils ne le reconnaissent pas toute suite c’est peut-être parce que son corps de ressuscité est plus jeune que celui qu’il avait avant.

Le plan initial de Dieu c’était de nous créer avec un corps comme celui de Jésus ressuscité. La vieillesse et la maladie sont des conséquences du péché. Notre corps de ressuscité sera jeune, beau, sans maladie ni handicaps... Ils ont du mal à reconnaître Jésus !

Ne l’oubliez jamais, si la souffrance et la mort nous paraissent insupportables c’est parce que nous sommes faits pour la vie, pour le bonheur éternel !

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