« Ces gens là, vétus de robes blanches qui sont-ils et d’où viennent-ils ? Ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve: ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau ». Disait la 1ère lecture...
Je pense qu’on n’a pas vraiment compris cette fête tant qu’on n’a pas mis des visages concrets sur cette foule immense. Je ne peux pas m’empêcher d’y voir, par exemple, la petite Cassie, une américaine de 15 ans, qui après avoir intégrée une secte sataniste, c’est converti au Christ lots d’un weekend pour les jeunes organisé par une église évangélique. Elle a quitté sa secte et un jour un de ses anciens camarades, revolver en main, lui a demandé si elle croyait en Dieu… « Yes » a été sa réponse, et elle lui a coûté la vie. Sa communauté ecclésiale ne canonisera jamais cette jeune martyre, car les évangéliques ne rendent pas culte aux saints. Tout comme Martin Luther King, Nelson Mandela et tant d’hommes et de femmes qui ont vécu de manière exemplaire. Ils ont cherché Dieu dans la voix de leur conscience, et seul Dieu a connu leur foi. Peut-être ils sont dans cette foule dont parle l’apocalypse. Seul Dieu le sait. L’Église ne peut canoniser que des catholiques exemplaires dont elle est sure à 100% qu’ils sont au Ciel. Mais en ce jour elle fête cette foule innombrable de toute race, langue peuple et nation, que Dieu a sauvé par des chemins que lui seul connait.
« Ces gens là, vêtus de robes blanches qui sont-ils et d’où viennent-ils ? » ils viennent de partout. Ce sont toutes ses personnes exemplaires dont Dieu seul connait la foi.
Aujourd’hui c’est la fête de tous les saints, connus et inconnus : peut-être un prisonnier de camp de concentration qui est mort en pardonnant dans le silence de son cœur, peut-être une mère de famille qui a fait des nombreux sacrifices et qui s’est beaucoup privée dans ses loisirs parce qu’elle a consacré tout son temps à ses enfants ; peut-être un enfant qui a risqué sa réputation à l’école pour intégrer un enfant exclu des autres… je pense par exemple à mon grand-père qui n’a rien fait d’extraordinaire qui est considéré comme un saint dans le village : un travailleur honnête, qui a fait fructifier son entreprise, qui a rendu heureuse sa femme, ses 10 enfants et ses employés.
« Ces gens là, vêtus de robes blanches qui sont-ils et d’où viennent-ils ? ». Ils viennent de partout, même de votre famille et de votre voisinage. C’est une foule innombrable de saints anonymes que Jésus, dans l’évangile d’aujourd’hui appelle « heureux ».
Aujourd’hui l’Eglise nous dit que la sainteté c’est pour tous, et pas seulement pour les super-héros. Mais comment faire ? La première lecture nous a parlé d’une foule de gens qui ont lavé leur robe dans le Sang de l’Agneau. Quelle étrange image ! Laver une robe dans le sang !
Vous l’avez compris : il s’agit de nos âmes qui sont lavés de leurs péchés par le sang de Jésus. C’est l’expérience que nous faisons le jour de notre baptême et que nous renouvelons à chaque confession. D’où le symbole du vêtement blanc le jour du baptême. Jésus est le seul qui peut nous libérer de nos égoïsmes, et on a tout intérêt, car nos égoïsmes n’entreront pas au Ciel. Sur Terre le bien et le mal sont mélangés, on a tous de l’amour et de l’égoïsme dans nos âmes, et on aspire tous à un Paradis où il n’y a pas la place pour le mal. La vie chrétienne consiste à se préparer pour rejoindre un jour cette foule de saints qui ont déjà lavé leurs âmes.
Jésus l’a résumé en une phrase : heureux les cœurs purs, ils verront Dieu.
Vous savez aussi bien que moi qu’il faut toute une vie pour se détacher petit à petit de ses péchés et qu’ils nous en restent même au moment de la mort. Voilà pourquoi, l’Eglise fait mémoire de tous nos défunts le lendemain de la Toussaint. Parce que la plupart du temps, ce processus de purification se termine après la mort. Voilà ce qu’on appelle le purgatoire. Plus on a des péchés dans l’âme, plus il sera long et pénible.
Nous avons tous dans nos familles des personnes qui nous ont quittés et qui se préparent afin de pouvoir entrer au paradis sans aucune trace d’égoïsme dans leurs âmes. C’est un processus douloureux. Demain toutes les messes du monde seront offertes pour eux, pour accélérer cette purification. Je vous encourage fortement à y assister si vos horaires le permettent et à prier pour eux.
Et même le reste de l’année, vous pouvez toujours commander des messes pour vos défunts. Si c’est le sang de Jésus qui blanchi nos âmes, c’est bien dans la messe que son sacrifice est offert pour laver les âmes de nos défunts et leur rendre la robe blanche qu’ils portaient le jour de leur baptême.
J’espère qu’un jour nous nous retrouverons tous avec eux au Paradis, avec nos « robes » blanchies, grâce au Sang de Jésus. Nous serons sempblables à Jésus, parce que nous le verrons face à face tel qu’il est, et pleins de reconnaissance nous chanterons, nous aussi, avec toute cette l’Eglise du Ciel : "Amen! Louange, gloire, sagesse, action de grâces, honneur, puissance et force à notre Dieu pour les siècles des siècles! Amen!"
Et toi, qu’attends-tu pour devenir saint ?
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