Je ne vous laisserai pas orphelins

Dans son discours de dernier adieux, Jésus promet son retour en ces termes "je ne vous laisserai pas orphelins" (Evangile selon St Jean, chapitre 14, verset 18).

Cette phrase m’a frappé parce que des nombreux baptisés, bien qu’ils aient reçu l’Esprit Saint, vivent comme des orphelins. C’est à dire, dans la peur, dans le besoin de tout maîtriser, de tout réussir par eux-mêmes.

Nous sommes tous marqués par notre relation à notre père terrestre. Celui-ci, aussi merveilleux qu’il soit, n’est jamais à la hauteur de notre Père Céleste. Nous avons besoin de la foi pour comprendre l’étendue d’une Paternité Céleste qui va bien au-delà de la Paternité humaine que nous connaissons. Voilà les symptômes d'une personne qui vit dans la peur de ne pas être aimée, alors qu'elle est aimée à l'infini par son Père du Ciel:

• Vit comme un orphelin celui qui a besoin de tout maîtriser, qui a peur de tout ce qui échappe à son contrôle. Surtout celui qui a besoin d’un grand patrimoine et de beaucoup d’argent dans son compte bancaire pour être rassuré.

• Vit comme un orphelin celui qui se bat pour correspondre à l’idée qu’il se fait de lui-même.

• Vit comme un orphelin celui qui a du mal à entendre des remarques, à avouer ses torts, à demander pardon, à reconnaître ses échecs.

• Vit comme un orphelin celui qui se compare aux autres fréquemment.

• Vit comme un orphelin celui qui est très critique envers les défauts des autres parce que d’une manière ou d’une autre, cela le rassure...

• Vit comme un orphelin le perfectionniste qui s’énerve quand il n’arrive pas à atteindre l’excellence.

• Vit comme un orphelin celui qui ne veut pas se rappeler des événements douloureux de son histoire, parce qu’il n’a toujours pas compris que Jésus était là et qu’il pleurait avec lui.

• Vit comme un orphelin celui qui a honte de pleurer.

• Vit comme un orphelin celui qui ne sait pas s’arrêter, qui enchaine les activités parce qu’il a besoin de se sentir utile.

• Vit comme un orphelin celui qui soigne sa façade pour montrer aux autres une image séductrice qui ne correspond pas à ce qu’il est vraiment.

• Vit comme un orphelin celui qui est devenu esclave de son rôle social parce qui a besoin d’être à la hauteur de ce que les autres attendent de lui.

• Vit comme un orphelin celui qui s’excuse pour cacher ses défauts, ses erreurs, parce qu’il ne se croit pas capable d’être aimé par quelqu’un qui connaîtrait ses misères.

• Vit comme un orphelin celui qui fuit la douleur à tout prix dans des plaisirs et des détentes qui puissent lui faire penser à autre chose.

• Vit comme un orphelin celui qui pendant le confinement a augmenté son temps devant les écrans mais n’a pas augmenté les moments de qualité avec sa famille, avec lui-même ou avec Dieu.

• Vit comme un orphelin celui qui écrase une mouche avec un char de guerre ! c’est à dire, celui qui déploie une énergie disproportionné pour résoudre une petite contrariété qui a appuyé « là où ça fait mal ».

• Vit comme un orphelin celui qui n’est pas capable de donner un câlin ou de le demander quand il en a besoin.

• Vit comme un orphelin celui qui nourrit des rancunes pendant des années envers les personnes qui l’ont jugé, méprisé, qui n’ont pas cru en lui.

• Vit comme un orphelin celui qui s’isole trop souvent.

• Vit comme un orphelin celui qui reste dans sa zone de confort toute sa vie sans jamais oser se dépasser dans des domaines qui pourraient le mettre en situation d’échec.

• Vis comme un orphelin celui qui lit et qui se forme pour argumenter et pour avoir un avis intéressant sur tous les sujets ; qui peut parler de tout sauf de ses émotions.

• Vit comme un orphelin celui qui récite le Notre Père en disant « que ta Volonté soit faite » alors qu’il n’est pas vraiment prêt à accepter les desseins douloureux de la Providence qui chambouleraient toute sa vie.

« Je ne vous laisserai pas Orphelins » dit Jésus ! Il s’agit d’accepter que Dieu aime la personne que nous sommes et non pas la personne que nous aimerions être. Il s’agit de nous remémorer des événements douloureux de notre vie en prenant conscience que Jésus souffrait à notre côté, qu’il a su tirer un bien de tout ce qui nous est arrivé et qu’il a permis pour nous cette occasion de nous dépasser parce qu’il croît en nous ! Il s’agit d’oser exprimer à Dieu notre colère, notre tristesse et même nos émotions les plus immatures. Il s’agit d’accueillir tout ce qui nous bouscule, comme une occasion de grandir, de quitter les fausses sécurités au lieu de nous enfermer davantage. Il s’agit de percevoir avec gratitude comment Dieu a toujours guidé ma vie et pris soin de moi. Je ne vous laisserai pas orphelins!