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catéchèse sur la messe I: la liturgie de la Parole



Homélie 18ème dimanche du temps Ordinaire B

(Ex 16, 2-4.12-15) (Ps 77 (78), 3.4ac, 23-24, 25.52a.54a) (Ep 4, 17.20-24) (Jn 6, 24-35)

Chers frères et sœurs,

Ces semaines-ci nous entendons le chapitre 6 de St Jean en continu. Pour bien le saisir, il est important de ne pas perdre de vue le contexte général :

Jésus vient de multiplier les pains. Il essaye de quitter la foule mais elle le suit partout. Jésus essaye de leur faire comprendre le sens profond de ce signe et pour cela il cite Moïse.

La liturgie de l’Eglise dans sa sagesse, nous a proposé comme première lecture cette même citation de Moïse par laquelle Jésus éclaire son propos.

Jésus, comme Dieu le Père, donne du pain à son peuple dans un contexte pascal, avant de les faire accéder à la Terre promise. Mais quelle est le plus grand Don que Dieu fait au peuple pendant l’exode ?

Si vous étiez juifs vous l’auriez trouvé toute suite : les dix commandements et le reste de la Loi ! C’est là qu’ils sont devenus un peuple libre, qui a une constitution, donc qui n’est plus soumis aux choix arbitraires d’un pouvoir étranger.

Dans les synagogues on lit en continu le Pentateuque, un peu comme nous à la messe. Dans le calendrier liturgique juif de l’époque de Jésus, on lit le don de la manne entre pâque et Pentecôte, où on lira le don de la Loi.

Le grand classique des rabbins à l’époque c’était de lire le don de la manne et d’expliquer que le plus fascinant ce n’est pas que Moïse nous ait donné le pain du Ciel, mais qu’Adonaï nous a donné la Torah. Nous trouvons cette idée au chapitre 16 du livre de la Sagesse, qui a été écrit peu avant Jésus-Christ.

Voilà dans quel contexte se situe le discours que Jésus prononcera à la Synagogue de Capharnaüm.

Vers la fin de l’extrait entendu aujourd’hui, Jésus nous est présenté comme le nouveau Moïse qui nous donne le vrai pain de la Parole. La question du pain qui seul peut nous rassasier nous fait penser à l’eau qu’il a promise à la samaritaine. Elle aussi répond « donne-moi de cette eau » pour ne plus avoir soif.

Mais Jésus est allé plus loin que les Rabbins de son époque. Il ne dira pas seulement que le vrai pain venu du Ciel c’est la Parole de Dieu qu’il nous donne comme nouveau Moïse. Il ira jusqu’à dire « Je suis le pain venu du Ciel ». Il se présentera comme la Parole incarnée, et c’est cela que nous mangeons à chaque eucharistie. Mais je développerai ce thème dans les dimanches à venir où nous entendrons la suite de ce discours.

Vous avez peut-être remarqué dans la première lecture que Dieu donne la manne en même temps que le précepte du congé hebdomadaire. Dieu prend soin des besoins physiques de son peuple, mais aussi du besoin d’avoir un rythme de vie convenable et une loi qui permette la vie commune.

Notez bien que le samedi la manne ne tombe pas et que celle du vendredi est la seule qui se conserve deux jours. Les autres jours de la semaine chacun ne doit prendre que ce qui lui faut pour la journée. A chaque jour suffit sa peine ! Ceci nous évoque la demande centrale du Notre Père : donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien. Dieu prend soin de nous au jour le jour et il nous demande de faire confiance à sa Providence pour le lendemain. Vous avez peut-être remarqué qu’il nous donne souvent une lumière claire de ce que nous devons faire à présent mais il ne nous révèle jamais notre avenir. La vie chrétienne me fait souvent penser à la dynamo d’un vélo, qui éclaire seulement notre route la plus immédiate et seulement à condition que nous continuons à avancer. Si nous nous arrêtons, nous ne voyons plus rien.

Une fois encore, je ne saurai trop vous encourager à vous nourrir quotidiennement de la Parole de Dieu. Vous savez qu’il existe des calendriers liturgiques et des revues comme Magnificat ou Prions en Eglise qui nous donnent les lectures de la messe de chaque jour. C’est un moyen d’être en communion avec tous les catholiques du monde qui ce jour-ci entendront les mêmes lectures à la messe. Quelque part, nous sommes tous assis à la même table pour manger le même repas. Chaque jour le menu change mais c’est le même pour tous.

Ceci n’est pas exclusif. Dans un repas collectif, il arrive que certains, pour des raisons de santé, suivent un régime particulier tout en restant à table avec les autres. De même, quand nous avons un guide spirituel, qui est comme le médecin de l’âme, il arrive qu’il nous conseille une autre lecture plus appropriée à nos besoins particuliers du moment. Quoi qu’il en soit, je vous conseille de vous nourrir quotidiennement de la Parole de Dieu, si possible, avec un guide individuel ou dans le cadre d’un parcours biblique. Vous savez que nous avons plusieurs parcours bibliques à votre disposition dans la paroisse.

Nous allons poursuivre la messe, et lors du Notre Père, nous allons demander à Dieu, dans notre cœur, de nous donner chaque jour le pain de La Parole qui nous donnera la lumière nécessaire pour la journée. Amen.

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